Le nouveau livre de German ARCE ROSS, La Fuite des événements. Les Angoisses altruistes dans les suicides maniaco-dépressifsPublié chez Huit Intérieur Publications, Paris, avril 2016. 400 pages, 287 références bibliographiques, filmographiques et iconographiques. Prix : 24€. ISBN : 978-2-9556209-0-8. Code BISAC : Psychology / Psychopathology / Bipolar Disorder. Taille : 15.596 x 23.393 cm. Poids : 611 gr.

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« The Flight of Events » is a book on altruistic anxieties in manic-depressive suicides. But more than the suicidal act itself, we focus on the mental processes that precede and which are present between the decision and the act.

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Résumé

La Fuite des événements est un ouvrage sur les angoisses altruistes dans les suicides maniaco-dépressifs. Mais, plus qu’à l’acte suicidaire lui-même, nous nous intéresserons aux processus psychiques qui le précèdent et qui se trouvent présents entre la décision et l’acte.

Dans la prise en compte de ces moments qui précèdent un acte suicidaire, lors d’épisodes critiques non-délirants, non-hallucinés et non-agis mais assimilés parfois à des moments psychotiques, où l’on situe une discontinuité ou une rupture radicale quoique momentanée dans le lien à l’Autre, on peut observer qu’il y a des événements qui arrivent au sujet sans qu’il puisse en décider.

Lors de ces événements intersubjectifs incontrôlés, qui s’enchaînent dans une fuite métonymique, ce dont souffre le sujet, c’est d’une tendance à subir les actes qu’il fait lui-même accomplir aux autres. Lors de cette fuite des événements, ce n’est pas tout à fait vrai que le sujet fuit les événements de sa vie ; ce sont plutôt les événements eux-mêmes qui fuient.

Les films évoqués dans ce livre sont les suivants : Le Silence des agneaux, de Jonathan Demme ; A Beautiful Mind, de Ron Howard ; Before sunrise et Before sunset, de Richard Linklater ; Into the Wild, de Sean Penn ; Profumo di donna, de Dino Risi ; Fifty First Dates (Amour et amnésie), de Peter Segal ; Le Parfum : histoire d’un meurtrier, de Tom Tykwer ; Paris Texas, de Wim Wenders ; Forrest Gump, de Robert Zemeckis. Comme aussi bien les films avec ou sur Marilyn Monroe, tels que Let’s Make love (Le Milliardaire) et Something’s got to give, de George Cukor ; The Seven Year Itch (Sept ans de réflexion) et Some Like it Hot (Certains l’aiment chaud), de Billy Wilder ; The Misfits (Les Désaxés), de John Huston ; Marylin Monroe, The Last Days, de Patty Ivins Specht ; Marilyn malgré elle, de Patrick Jeudy (texte de Gérard Miller).

L’Auteur

Docteur en Psychologie (PhD, 1999), Docteur en Psychanalyse (PhD, 1989), German ARCE ROSS est psychologue clinicien et psychanalyste praticien, membre de l’École de la Cause freudienne, de l’Association mondiale de psychanalyse et de l’Association de l’Évolution psychiatrique. Ancien enseignant au Collège International de Philosophie et aux universités de Paris VIII, Rennes II et Paris X, il exerce à Paris depuis 1989. Libre-penseur, écrivain et chercheur indépendant, il a créé le blog Nouvelle psychopathologie et psychanalyse et est l’auteur de nombreux articles dans des revues spécialisées ainsi que du livre Manie, mélancolie et facteurs blancs (Beauchesne, Paris, 2009).

 

Sommaire

Introduction, 13

Partie I : Événements de perte et valeur affective, 25
MÉLANCOLIE, DÉPRESSION ET TRISTESSE, 27
Événements de perte et mémoire affective inconsciente, 27
Fonction symbolique de la tristesse, 35
Le Symptôme mélancolique par excellence n’est pas la tristesse, 40
Sentiment du vide et perte du sentiment du vide, 43
Tristesse, dépression et facteurs blancs, 47

DEUIL ANTICIPÉ ET DÉSIR INCARNÉ, 51
Événements de perte, deuil anticipé et rencontre, 51
De l’espérance ou du désir incarné, 55
Psychopathologie du désir incarné, 62

Partie II : Délire de mort, 69
DÉLIRE MÉLANCOLIQUE DE MORT, 71
Cas de Michelle F., 73
Composition du délire, 78
Structure du délire, 86
Évolution du délire, 97

SYNDROME DE COTARD ET FUITE DES IDÉES, 109
Syndrome de Cotard et structure psychotique, 109
Sphère cotardisée du corps et fuite ordonnée des idées, 112
Envers du Cotard ou fuite confuse des idées, 120

Partie III : Hallucination négative, 129
PRÉCURSEURS NÉGATIFS DE L’HALLUCINATION, 131
Une hallucination autoscopique, 131
Plongée périscopique et fuite des idées à thématique plastique, 134
Négation autoscopique, paradigme de l’hallucination visuelle négative, 139
Facteurs blancs, négatifs du double halluciné, 145

CLINIQUE DIFFÉRENTIELLE DE L’ÉNIGMATIQUE, 153
Suspense, surprise ou perplexité ?, 153
Hallucination et délire dans la période pré-déclenchement, 156
Expérience énigmatique dans la psychose maniaco-dépressive, 161

DESTINS DE L’ODEUR ET HOMICIDES ALTRUISTES CHEZ JEAN-BAPTISTE GRENOUILLE, 167
Odeur et expérience amoureuse, 167
Odeur et deuils pathologiques, 175
Odeur et facteurs blancs, 182

Partie IV : Passages à l’acte et angoisse altruiste, 191
ANGOISSE ALTRUISTE DANS L’ACTE SUICIDAIRE, 193
Jouissance de l’Autre dans l’amour de couple, 193
Hors-discours mélancolique et partenaire-suicide, 197
Suicide masculin, suicide féminin, 200

SUICIDE MANIAQUE CHEZ VICTOR TAUSK 203
Établissement du diagnostic, 206
Facteurs déclenchant le suicide, 209
Caractères de l’amour altruiste, 217

HOMICIDE ALTRUISTE CHEZ LOUIS ALTHUSSER, 227
Établissement du diagnostic, 227
Forclusion du Nom-du-Père, 230
Facteurs blancs dans l’amour, 233
Altruisme de mort, 241

Partie V : Fuite des événements, 247
FUITE DES ÉVÉNEMENTS ET AUTODESTRUCTION, 249
Angoisse altruiste, secrets intergénérationnels et événements autodestructeurs inconscients, 250
Subir les actions que le sujet fait accomplir aux autres, 261
Un sujet pris en otage par les événements, 268

FORCLUSION MANIAQUE ET FUITE DES ÉVÉNEMENTS, 277
Les Trois temps de la forclusion maniaque et de la fuite des événements, 277
Forclusion de l’angoisse altruiste de mort concernant le père, 279
Faillite du désir de la mère, 283
Retour de l’angoisse altruiste de mort dans le réel du corps, 285

DE LA FUITE DES IDÉES À LA FUITE DES ÉVÉNEMENTS, 293
Tendance à agir la pensée, 293
Fuite des événements et signifiants inducteurs, 295

Partie VI : Suppléances : Des facteurs blancs à l’événement esthétique, 299
CLINIQUE DES SUPPLÉANCES, 301
Sept suppléances, 301
Certitude d’immortalité, ou suppléance par le symptôme, 303
Suppléance, déclenchement à l’envers, 306
Comment suppléer l’amour maniaque, altruiste et suicidaire ?, 309

UNE SUPPLÉANCE RATÉE CHEZ MARILYN MONROE, 315
Diagnostic du cas de Marilyn Monroe, 316
Valorisation extrême de l’image corporelle, 319
Recherche désespérée du père et ruptures psychiques, 326
Angoisses d’un personnage pathologique au cinéma, 333
Fuite des événements vers le suicide, 339

SUPPLÉANCE, CRÉATION ET ÉVÉNEMENT ESTHÉTIQUE, 347
Événement esthétique et déconstruction du système pictural, 347
Du vide affectif à l’événement pictural, 353
Du corps cotardisé aux événements allégoriques du corps vivant, 360
De la fuite des idées à l’événement figuratif, 368

BIBLIOGRAPHIE, 377
Sigmund Freud, 379
Jacques Lacan, 380
Psychiatrie, psychologie et psychanalyse, 382
Autres textes, 392
Filmographie, 396
Iconographie, 397
Opéras, 397

Couverture définitiveDescription

Le présent volume est la suite logique d’un premier travail, publié fin 2009, qui a pour titre Manie, mélancolie et facteurs blancs. Il s’agissait de situer, dans l’histoire psychiatrique et psychanalytique de la mélancolie et de la manie, les éléments nécessaires pour fonder une nouvelle théorie sur les facteurs de déclenchement du délire aussi bien que sur ses liens avec l’acte suicidaire. De ces observations est né le concept des facteurs blancs, théorie que nous allons développer à présent en l’appliquant à l’étude approfondie de plusieurs cas cliniques. Cela nous permettra notamment d’isoler un processus psychique, qui précède parfois l’acte criminel ou suicidaire maniaco-dépressif ; nous appellerons ce processus fuite des événements.

Tout d’abord, nous pouvons faire une distinction entre trois états de la psychopathologie des psychoses : l’état de la structure psychotique, l’état clinique de la psychose et l’état de stabilisation ou de suppléance.

L’état de la structure psychotique, qui peut être sans phénomène clinique et donc sans aucun déclenchement proprement dit, est la base dangereuse sur laquelle les phénomènes pourront naître et où ils pourront proliférer en coupant le sujet d’un lien possible au monde social. L’état de la structure psychotique a à voir avec le type de forclusion du Nom-du-Père à l’oeuvre dans son histoire, et ceci souvent depuis plusieurs générations.

Dans l’état clinique, il y a bien émergence de phénomènes cliniques clairs et concrets, symptômes que nous avons coutume de classifier en tant que délires, hallucinations et passages à l’acte.

Dans l’état de stabilisation (rémission temporaire) ou de suppléance (construction substitutive permanente), il y a une cessation sereine et constructive de l’état de psychose clinique ainsi qu’un ajout concret et tout à fait nouveau à la structure psychotique la modifiant de manière considérable. Cet ajout supplétif peut intervenir tout à fait spontanément, soit selon les conjonctures favorables de la vie, soit par un travail psychothérapeutique, et en tous les cas comme résultat d’un long processus créatif post-délirant ou post-hallucinatoire. L’état supplétif permet la mise en place d’un tissage nécessaire pour suturer le trou dans le symbolique.

Concernant l’état de la psychose clinique, où se placent tous les symptômes, les angoisses, les réactions d’inhibition et les phénomènes induits par la structure de la forclusion à l’oeuvre dans l’histoire subjective et intergénérationnelle, nous pouvons effectuer une coupure particulière qui nous permet d’effectuer une discussion sur les modalités des expressions psychopathologiques possibles.

Devant la défaillance des productions de pensées et parfois l’effusion incontrôlée des phénomènes hallucinatoires positifs, puisque tout ne peut se traduire en termes de pensée articulée ou de sensations corporelles, la souffrance psychique peut trouver comme moyen d’expression la voie directe du passage à l’acte. L’acte, à peine agressif ou carrément violent, dirigé contre autrui ou contre soi, peut se manifester selon des modes différents.

C’est le cas lorsque le sujet cadavérise ou gonfle ses formes corporelles par le moyen d’une alimentation perturbée, ou lorsqu’il inscrit sur la surface de sa peau les traces punitives mais non-symbolisées de sa relation au monde. Mais c’est aussi le cas lorsque le sujet prend la parole, prend des initiatives voire des décisions déterminées pour signifier et provoquer immédiatement en retour une punition, une exclusion de lui-même en dehors de toute velléité du lien à l’Autre. Cependant, si ces actes, concernant de préférence le corps, matérialisent autant de discontinuités et de ruptures psychiques, lesquelles n’étaient jusqu’alors ni précises ni concrètes, c’est parce que leur perspective reste l’acte radical, acte qui se traduit directement ou équivaut au suicide.  Dans de tels cas, en effet, la faillite de la pensée (le délire) et du langage (l’hallucination) amène le sujet à la source de sa souffrance psychique, qui se situe dans la concrétisation d’un acte de mort de l’Autre et forcément de soi.

Back cover - 10:4:16 - ultime - copieNotre perspective correspond en ce sens à une sorte de coupure non-traditionnelle de la psychopathologie. Nous pouvons prendre toutes les manifestations psychopathologiques de la psychose, par exemple, sans nous demander si elles appartiennent à une thématique paranoïaque, schizophrénique ou mélancolique, mais seulement les considérer comme de purs et simples moyens d’expression.

À cet égard, dans l’actualité de la psychopathologie, telle qu’elle change substantiellement et inévitablement en fonction des changements sociaux et anthropologiques, il y a des cas où la souffrance psychique ne s’exerce totalement ni dans la pensée, ni dans la connexion entre corps et langage, ni encore dans la tendance au passage à l’acte.

Aujourd’hui, on peut effectivement observer que la souffrance psychique s’applique en grande partie à la relation que le sujet entretient avec le monde en général et notamment à la place qu’il occupe, ou dont il est exclu, dans les événements intersubjectifs. Nous ne sommes pas là confrontés à des distorsions de la pensée, du langage, des fonctions du corps ou de l’acte humain, mais plutôt à une distorsion chez le sujet dans sa capacité à organiser, à créer et à contrôler les événements cruciaux de sa vie. C’est un peu comme si le sujet, ayant dépassé une certaine limite presque insensible mais tout à fait réelle, se voyait subir les retours incontrôlables de la relation qu’il avait pourtant créée avec les autres et surtout avec lui-même. Ce processus pathologique dessine une pente inédite qui, dépassant le point de non-retour, ne s’arrête que dans une explosion subjective non-contenue.

Nous partons ainsi du fait que la division de la psychopathologie en trois modes d’expression psychopathologique —soit délire, hallucination et passage à l’acte— ne suffit pas à rendre compte du passage concret entre processus psychique pathologique et acte criminel ou acte suicidaire. Il y a bien un quatrième maillon de la chaîne qu’il s’agit de déterminer, de décrire et de conceptualiser.

Si, dans la clinique actuelle, on peut observer une quatrième manifestation psychologique, c’est qu’il y a des sujets qui n’ont pas de délire, qui ne développent pas d’hallucination et qui ne commettent pas de passages à l’acte caractérisés, mais qui ont de grandes difficultés dans leur relation aux autres. En effet, dans la prise en compte de certains moments qui précèdent un acte suicidaire ou criminel, dans le cas d’épisodes critiques non-délirants, non-hallucinés et non-agis mais assimilés parfois à des moments psychotiques ou crépusculaires, où l’on situe notamment une discontinuité ou une rupture radicale quoique momentanée dans le lien à l’Autre, on peut observer qu’il y a des choses, des faits, des événements qui arrivent au sujet sans qu’il puisse en décider ou les contrôler. Plus précisément, lors de ces événements intersubjectifs incontrôlés, ce dont souffre le sujet, c’est d’une tendance à subir les actes qu’il fait lui-même accomplir aux autres. C’est ainsi que la quatrième manifestation psychopathologique possible peut être entendue comme une série d’événements intersubjectifs qui s’enchaînent dans une suite, ou dans une fuite métonymique, hors du contrôle du sujet.

Paris, avril 2016.

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